« C’est ici mon commandement: Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés »
Fraternité
Absente ! La fraternité n’apparaît pas dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. La seule fraternité comprise est celle des peuples européens face aux monarques qui font se battre les peuples pendant les guerres.
Des historiens et économistes français définiront la « lutte des classes » (que Karl Marx théorisera dans « le Manifeste du parti communiste »), ce qui conduira à rechercher la fraternité du peuple contre les riches, nouveaux oppresseurs.
S’il y a bien eu une « Fête de la fraternité » en 1848, année où ce concept rejoint la devise nationale, la fraternité se fera difficilement une place dans la Constitution ; il faudra attendre 1946 ! C’est qu’elle est perçue comme utile pour attacher les citoyens à la patrie, à la république, à l’Etat… pas forcément pour les gens entre eux.
Une demande toujours actuelle. Contrairement à la liberté et à l’égalité dont les Français ne font plus une quête*, la fraternité ne se décline pas en enjeu (ni en jeu) politique, mais revient comme une aspiration sociale sans cesse brisée, déçue…trahie ?
*(devenues négociations et confrontations permanentes entre le pouvoir politique et les citoyens, chacun luttant/votant en fonction de ses propres intérêts).
Logée au plus profond du cœur de l’homme, la fraternité prend sa source hors de l’agitation humaine.
Une humanité nouvelle. « C’est ici mon commandement: Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ». J 15.12
Énoncé au moment du repas pascal, ce fondement de la fraternité chrétienne nous enseigne que la fraternité entre les hommes ne peut être que le fait d’une réconciliation avec Dieu opérée par Jésus-Christ, devenu le modèle d’une humanité nouvelle (Éphésiens 4).
Symptomatique. Avant de se diviser sur la nature et les intentions de leurs actions, les ‘gilets jaunes’ se sont immédiatement distingués par la joie de la fraternité et de la convivialité retrouvées au sein du mouvement, notamment lors de leurs ’’opérations ronds points’’ : « on ne se parlait plus, on ne se saluait même pas, et maintenant on vit une vraie communion ».
Au secours de la dignité humaine, et à l’initiative de l’aide humanitaire. En 1864, le Franco-suisse Henry Dunan fonde la Croix Rouge ; en 1946, le Français Jean Rodhain crée le Secours catholique ; Médecins sans frontières verra le jour en 1971, Médecins du monde en 1980.
En Église, vivons la fraternité ! L’histoire de l’Église est trop marquée par le manque d’humilité et d’amour, et de reconnaissance les uns des autres. Ainsi furent ajoutés aux divisions doctrinales beaucoup -des milliers !- de dénominations nouvelles, et les chrétiens blessés quittèrent les assemblées locales.
Un jour, il faudra s’intéresser à la souffrance du peuple de Dieu.
PRIONS
Merci Seigneur pour le cœur de la France dans le service humanitaire (malgré parfois une politisation regrettable des organismes) !
Quant à nous chrétiens, gardons-nous d’y être piégés, oubliant le partage de l’évangile.
Prions pour les responsables politiques : qu’ils entendent que les français ont d’abord soif de considération, de respect…de fraternité réelle, avant toute réforme et toute loi nouvelle.
Réalisons que si les chrétiens ne manifestent pas dans leurs rapports mutuels, la fraternité active et concrète, alors ils sont éteints, comme morts, sans lumière à donner à ce monde qui en a tant besoin. Alors l’Église n’est pas l’Église du Seigneur mais une institution « chrétienne » déconnectée du Ciel, de Christ. Que Dieu nous encourage à aller plus loin, avec Lui !